Histoire de l'alliance par Hagen(merci de ne rien poster ici)

C’est dans un royaume loin de chez nous tant par la distance que par le temps que cette histoire débute.
Il existe un monde où les dragons élémentaires sont les maîtres incontestés.
Nous nous trouvons dans une contrée verdoyante dans laquelle paissent les licornes, ces êtres féériques venus d’un autre temps.
Sur ces terres jalonnées s’étendent d’immenses forêts, repaires des équidés unicornes. C’est au cœur de l’une d’entre elles que notre histoire prend vie, dans la forêt de Brosse-les-landes.

Au centre de cet immense amalgame d’arbres se situe une clairière où convergent nombre de sentiers et c’est là que Hagen le satyre (puisque tout le monde me considère comme un coureur de jupons) s’est décidé à installer son établissement ; une taverne-auberge-relais-comptoir-ettoutcequipeutsefaired’autre. Il décide de nommer son repaire « L’antre d’HAGEN ».

Alors qu’il venait tout juste de fixer son enseigne, l’orage se mit à gronder très vite suivi par un déluge. Il se réfugia alors à l’intérieur afin de fignoler les préparatifs pour l’ouverture du lendemain. Il était en train d’essuyer tranquillement ses verres lorsque la porte s’ouvrit. Une silhouette sur le pas dégoulinante de pluie resta figée tandis que les éclairs lézardaient le ciel.

« On est fermé !! » s’exclama Hagen, « Revenez demain pour l’ouverture ! »

L’être humain s’avança dans la pièce, sa capeline ruisselante inondant le parquet.
C’est seulement lorsqu’il arriva devant le comptoir que le quidam écarta les pans de sa tunique afin de libérer ses mains pour abaisser sa capuche et ainsi laisser apparaître ses yeux noisette.
« je me présente, Ladypitt. » dit-elle en secouant la tête pour libérer sa longue chevelure bleu-pastel. « Je m’excuse de vous importuner à cette heure tardive alors que votre établissement est fermé mais je vous demande l’hospitalité pour la nuit. »
Hagen ne répondit pas. Il attrapa un bol et alla au fond de la pièce, là où le feu crépitait dans la cheminée, souleva le couvercle de la marmite accrochée à la crémaillère et emplie le bol de la mixture qui chauffait. Toujours sans rien dire il traversa la pièce jusqu’à la grande table, y déposa le récipient et se tourna vers la demoiselle :
« bin enlevez votre capeline avant d’attraper froid et réchauffez-vous en mangeant, je suppose que vous devez avoir faim, je vais mettre votre veste à sécher. »
Ladypitt esquissa un sourire de remerciement et ne se fit pas prier pour se dévêtir de sa capeline et la tendre à son hôte ; elle s’assit devant le bol et huma le fumet qui s’en dégageait avant d’attraper la cuillère pour la plonger dans le récipient : « merci monseigneur »
« pendant que vous mangez, je vais aller mettre votre monture à l’écurie, profitez-en pour prendre une serviette dans l’armoire et séchez-vous les cheveux avant de tomber malade. Ensuite je ramènerai du bois pour l’âtre, vous devez être frigorifiée par ce temps. »
Sur ces paroles Hagen sortit s’occuper du compagnon de route de Ladypitt.

Après avoir dévoré la nourriture qui lui avait été servie, Lady se leva, alla chercher une serviette afin de se sécher et se rapprocha de la cheminée. Dehors le tonnerre ne cessait de gronder et le vent soufflait à tel point qu’on se demandait si les arbres allaient tenir debout.
Elle resta seule une bonne dizaine de minutes quand Hagen reparut par une porte dérobée les bras chargés de bois pour nourrir le feu : «
-Vous pouvez rester ici pour la nuit, je ne vais pas vous laisser repartir par ce temps, votre monture est paniquée et risquerait de vous désarçonner. Vous n’aurez qu’à dormir dans la première chambre sur la gauche en montant les escaliers.
- Merci infiniment messire, saurai-je vous demander si vous recherchez du personnel dans votre établissement ? Je n’ai vu personne d’autre que vous depuis que je suis arrivée et je vous propose mes services.
- On en rediscutera demain il est tard et vous semblez fatiguée par votre route. Allez donc vous reposer. »

Hagen alla récupérer le bol et s’éclipsa par la porte de la cuisine laissant Lady seule dans la pièce. Elle prit un air surpris avant de se lever pour gravir les escalier jusqu’à la chambre qui lui avait été allouée.
à suivre...

Un nouveau jour se lève sur les terres d’Ashan. Lady fut réveillée par des bruits sourds réguliers. Elle se leva en se disant que cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas dormi dans un lit aussi confortable. Elle se déplaça jusqu’à la fenêtre et ouvrit grand les volets.
L’orage avait cessé et les rayons du soleil levant l’éblouirent, le gazouillis des oiseaux semblant lui souhaiter le bonjour. Elle s’étira et laissa la douce brise matinale lui caresser le visage. Les seules traces qui restaient de l’orage de la veille étaient des flaques recouvrant la cour de son hôte. Elle se rendit alors compte que le bruit qui l’avait tirée de son sommeil était en fait les coups de hache que donnait Hagen qui s’affairait à couper du bois pour la cheminée. Il s’arrêta : « bonjour gente dame, avez-vous bien dormi ? J’espère que ce n’est pas moi qui vous ai réveillée ? Mais les nuits sont encore fraîches et je devrai nourrir l’âtre pendant encore quelques soirées. » Elle fit non de la tête puis se décida à descendre.
Lorsqu’elle sortit de sa chambre, elle trouva sur un tabouret sa tunique propre et pliée soigneusement. Elle descendit les marches et la salle était emplie d’une bonne odeur de café. Elle en servit deux tasses et sortit dans la cour. Elle s’approcha de Hagen en lui tendant le breuvage. Il la remercia d’un signe de tête, avala le café d’une traite et posa la tasse sur une bûche à coté de lui.
Une charrette arriva ; c’était le foin pour les écuries qui était livré. Le palefrenier descendit du véhicule et déchargea aussitôt les bottes pour les mener aux dépendances sans rien demander.
Tout à coup Hagen détourna le regard pour fixer le sentier à l’ouest. Lady, surprise regarda dans la même direction mais ne vis rien. Quelques instants plus tard, un groupe de cavaliers fit son apparition. Hagen saisît la hache posée à coté de lui.
Quand les cinq hommes arrivèrent à leur hauteur, l’un d’eux se démarquait des autres, un chevalier tout en armure argentée parmi ses compagnons de route vêtus de tuniques d’un rouge vif et émanant une forte odeur de soufre. Ils s’arrêtèrent et le plus grand des cinq mit pied à terre ; il avait une chevelure flamboyante et les yeux dorés :
« -Tiens, une nouvelle bicoque, je vais pouvoir inaugurer mon chocoboule que j’ai récupéré hier !
-Arrête ! Wootsee, s’exclama le chevalier, je connais cet être des bois et malgré son allure chétive, il pourrait être un adversaire redoutable. De plus, nous sommes encerclés !
-Mais je ne vois personne d’autre qu’un bouc et cette gente dame ici !?
-La forêt nous surveille, ajouta un homme chauve et les yeux rouges qui semblait être le chef du groupe.
-Ah oui, j’avais oublié ces maudits bisounours des bois ! »
Le chevalier descendit de son destrier et s’avança vers Hagen en enlevant son heaume et en le plaçant sous le bras, laissant ainsi apparaître sa chevelure blonde et ses yeux bleus inspirant le calme :
-Bonjour mon ami, dit-il, cela me fait plaisir de te retrouver ici ! Et se tournant vers ses compagnons d’ajouter : Je vous présente Hagen que j’ai rencontré lors de mes périples. Il est un être plein de ressources qui pourra nous être d’une grande aide dans notre quête.
-Si Tieru te considère comme un ami alors nous te considérons comme tel également ! Je me présente je suis Nobunaga, et je mène mes hommes par-delà le royaume afin de purifier ce monde.
-Bonjour nobles guerriers, lança Hagen en s’inclinant et en reposant son arme de fortune. Si vous voulez bien vous donner la peine d’entrer dans mon humble établissement afin de vous sustenter. »
Les autres cavaliers mirent pied à terre et suivirent leur hôte à l’intérieur de l’auberge.
Le palefrenier sortit alors des écuries pour récupérer les montures des nouveaux arrivants et les mener paître dans le pré qui jouxte la demeure.
à suivre...

Alors que le groupe pénétrait dans les lieux, Lady fila derrière le comptoir afin de préparer le plateau pour servir les nouveaux clients.
« -Je constate que tu es toujours entouré de charmantes damoiselles mon ami ! dit Tieru esquissant un sourire.
-Erf ! C’est pas moi qui l’ai embauchée elle l’a décidé toute seule.
-J’ai soif, cette petite virée m’a complètement desséché ! Je préfère nettement les boissons viriles donc j’espère ne pas être déçu. Celui qui venait de parler était Jali, le chef des armées de la confrérie. C’était un homme assez grand, les cheveux courts, d’un brun peu ordinaire, son visage était marqué d’une cicatrice surplombant son arcade gauche. On pouvait aisément deviner à sa prestance qu’il avait guerroyé à moult reprises malgré son jeune âge.
-Ne vous inquiétez pas noble héros, s’empressa d’ajouter Lady en sortant de sous le bar une bouteille sans étiquette qu’elle ouvrit afin de humer son contenu et de cacher difficilement une grimace après avoir senti les effluves du breuvage.
-Qu’est-ce là ? Questionna Jali.
-Je ne puis vous dire messire, mais vu l’odeur je peux vous certifier qu’il ne s’agit pas là d’une boisson de fillette.
-Erf, c’est une décoction de mon invention, j’y ai pas encore trouvé de nom mais c’est pas mauvais, ça débouche les artères mais il faut l’éloigner des flammes, c’est dangereux.
-Bin alors ça me convient ! Servez-m’ en une double dose très chère.
A peine en eut-il bu une gorgée que son visage vira à un rouge proche de celui de sa tunique, des gouttes commençaient à perler sur son front, il s’accrocha à la table pour ne pas s’effondrer. Il échappa son verre et quelques gouttes de la boisson tombèrent sur la table en chêne pour disparaître en fumée. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais aucun son ne sortit.
Toute l’assemblée s’esclaffa.
-bin alors Jali ! Tu nous joues ta mijaurée ! clama haut et fort Wootsee, tu nous as habitué à mieux quand nous étions chez les Killers.
-Je dois avouer que je ne m’attendais pas à cela en voyant l’air nonchalant de Hagen qui nous l’avais décrite, réussit à baragouiner Jali après avoir dégluti et toussé. Servez-en un verre à tout le monde, on verra bien comment ils réagiront.
-Hagen, parlons de choses sérieuses, ajouta Nobunaga ; j’ai faim !
-Bin c’est qu’il est encore tôt et le chasseur n’est pas encore rentré avec le gibier. Je peux toujours vous préparer une omelette aux champignons si vous voulez !
-QUOI ?? Je refuse d’ingurgiter de la nourriture de bisounours des bois moi !! Si je n’ai pas mon cuisseau de chevreuil, je sens que je vais faire un massacre, hurla Wootsee en attrapant le verre que lui apportait Lady et l’avalant comme si c’était du petit lait. Humm ! Plutôt gouteux ce nectar, j’en ferais bien un stock pour mes futures campagnes. T’en as en réserve j’espère. Hop je prends celui de Tieru aussi.
-Et bien, pour une fois que Wootsee fait un compliment, c’est rare. Ce breuvage doit vraiment être excellent, s’empressa de dire Tieru. Dommage que je ne puisse y avoir droit.
-Effectivement Titi, il n’a rien à voir avec celui que tu as bu la dernière fois que l’on s’est vu, je l’ai bien modifié mais je garde toujours la recette secrètement dans ma tête de bouc et personne ne me fera cracher le morceau, je l’emporterai dans ma tombe donc si vous voulez en boire encore longtemps économisez-moi, ajouta Hagen sur un ton ironique.
-MOUAHAHAHA, tu es mon nouveau meilleur ami, bien que tu fasses partie de la famille des bisounours je t’aime bien.
-Inutile de l’amadouer Wootsee, il ne te donnera pas la recette, je le connais bien il est borné.
-Nobu, il me semble que nous avons des choses importantes à régler ! Le cinquième homme venait de prononcer ses premières paroles, un homme discret, encore encapuchonné, il arriva à récupérer son verre que Wootsee avait intercepté et portait déjà à sa bouche. Il me semble que celui-ci c’est le mien.
-Mais la bouteile est vide et j’ai tout juste eu le temps de m’humecter la bouche avec ces verres de gnomes et la bouteille est vide.
-Tu as raison Swing, je sors de suite la carte que tu nous as tracée. J’espère seulement que Z0ltan aura pu se renseigner sur les ennemis qui peuplent notre futur territoire.
-Hagen, tu as bien une autre petite bouteille qui traîne quelque part ?
-Non Wootsee, nous devons avoir les idées claires pour étoffer nos plans d’expansion ! lança Jali.
-C’est toi qui dit ça alors que tu ne t’es toujours pas remis de ta mésaventure.
-Cessez de vous chamailler vous-deux ! Rétorqua Tieru.
C’est alors que la porte s’ouvrit.
à suivre...

Tout le monde regarda en direction de la porte lorsqu’elle s’ouvrit. Sur le pas se trouvaient deux femmes. La première, les cheveux roux teintés de reflets dorés, avait un regard orangé et semblait scruter les moindres détails de la pièce qui se dévoilait sous ses yeux ; elle était vêtue d’une robe jaune et de ses épaules tombait une cape dont la couleur s’apparentait à celle du soufre. Bien que paraissant jeune, on pouvait lire sur son visage qu’elle avait déjà connu des désagréments. A ses cotés, la seconde femme était toute emmaillotée dans sa gabardine sombre, sa longue chevelure azurée semblait flotter dans l’air. Son regard jade se fixa sur Hagen comme si rien d’autre n’existait dans la pièce.
« -Et bin voilà, murmura Jali, dans cinq minutes ça parle chiffons.
-Gentes dames, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue en ces lieux ! Dit Wootsee qui s’était empressé de se lever pour aller à l’encontre des nouvelles arrivantes.
-Merci infiniment messire, répondit Morgane s’inclinant légèrement en attrapant les pans de sa robe.
-C’est Wootsee tout craché, lança Tieru, dès qu’il voit des femmes il change complètement de comportement, à croire que deux personnes différentes partagent le même corps.
-Hagen ! Dis-moi que tu as reçu les étoffes que je t’ai commandées la dernière fois ? s’exclama Crystania ignorant complètement et contournant Wootsee pour se rapprocher du tenancier.
-Une minute trente, record battu, rétorqua Jali avec un sourire. Les femmes me surprendront toujours.
-Oui Cryst, je les ai reçues, elles sont posées sur le lit dans la chambre que tu as réservée.
-Venez contempler ces pures merveilles dame Morgane, rétorqua Crystania en se dirigeant d’un pas rapide en direction des escaliers.
-Veuillez excuser mon amie nobles combattants, mais quand elle a une idée en tête… Nous nous verrons pour le déjeuner. Je vous suis très chère.
-Bon, une fois que Wootsee sera redescendu parmi nous, nous pourrons reprendre là où nous en étions restés, c’est-à-dire au point de départ, d’ajouter Jali.
-Ouais, ouais, soupira Wootsee qui suivait du regard les deux dames qui disparaissaient dans la montée d’escalier.
-Bon, j’espère que Z0ltan nous ramènera de bons renseignements sur la Confrérie de Lacier et sur l’armée des Paladins d’Aegis afin que nous puissions nous épandre rapidement sur ce front, commenta Nobunaga tout en déroulant la carte sur la table.
-Effectivement, ajouta Tieru, une fois que nous en saurons plus sur nos ennemis nous pourrons coordonner nos efforts pour étendre notre frontière dans cette direction mais il ne faudrait toutefois pas oublier de consolider le cœur de notre royaume où nous érigerons nos marques de puissance.
-Vous avez raison, confirma Swingserge qui n’avait toujours pas daigné abaisser sa capuche, nous devons avant tout penser à la protection de nos trésors car nombre de gredins tenteront de s’en emparer. Et mieux nous serons préparés à les défendre, plus facile sera notre accession à l’apogée.
-Wootsee et Paco s’installeront là et là, affirma Nobunaga en indiquant deux points au centre de la carte, tandis que Tieru et Swingserge édifieront leurs remparts ici et ici, ciblant deux nouveaux endroits.
-Erf, ça va complètement gâcher le paysage toutes ces bâtisses, c’est dommage.
-C’est bien une réflexion de bisounours ça, on n’est pas venu ici pour enfiler des perles mais pour guerroyer, sans vouloir t’offenser.
-Ouais mais c’est navrant de détruire ainsi une si verdoyante contrée.
-D’ailleurs il est où Paco ? On ne le voit pratiquement jamais. J’ai parfois l’impression qu’il mène ses troupes tout seul de son coté sans se soucier de ce qui a été décidé. Il commence à me taper sur les nerfs.
-Erf, et la tache là, elle représente quoi ?
-Non, ça c’est rien !!
-Mais si Nobu, tu as bien voulu représenter quelque chose en marquant de cette sorte la zone !
-Non, non ! Je vous dis que c’est sans importance ! Ajouta Nobunaga en plaçant sa main dessus.
-Ce n’est pas ce que je pense que c’est j’espère ? Questionna Tieru.
-Euh… Bin c’est-à-dire que…
-Laisse-moi voir ! Ajouta-t-il en poussant le bras de Nobunaga qui tentait tant bien que mal de cacher la tache. Et bien si, c’est bien ce que je craignais, notre chef a fait une tache de gras sur notre carte militaire !
-Mais c’est que j’avais faim ! Et j’ai malencontreusement fait tomber une tranche de lard sur la carte hier soir, c’est pas grave on la voit à peine.
-Bin on a l’air fin à chercher à savoir ce que représente une tache de lard sur une carte militaire !
-Erf, ne vous inquiétez pas, j’ai ce qu’il faut. Lady, vas dans la remise et rapporte-moi l’étui qui se trouve sur l’étagère derrière la porte s’il te plait, merci.
-Sitôt dit, sitôt fait, voilà l’étui. Dit Lady toute halletante de s’être précipiter pour répondre aux besoins de son nouveau patron ne voulant le décevoir.
-Tiens Nobu, voilà de quoi remplacer ta carte, et celle-ci est même plastifiée comme ça tu pourras t’en servir comme sous-main !
-Mais tu as tout ce qu’il faut ici ?
-Erf, bien sûr !
-Bin si tu as tout, alors donne-moi un coutelas en ivoire de licorne et incrusté de gemmes. Entonna Jali.
-Le voilà, s’empressa de dire Hagen plongeant sa main dans sa poche et sortant l’objet en question.
-Ca va t’être utile pour poignarder une perdrix dans le dos Jali ! MOUAHAHAHA. (cf Farador )
-Alors là tu m’épates Hagen, ajouta Jali surpris. »

La porte d’entrée s’ouvrit à nouveau.
Un elfe pénétra dans la pièce. Il portait une plume de griffon dans sa chevelure verte tombant sur ses épaules, sa tenue était composée de feuilles piquées sur une simple toge. Ses yeux mauves fixèrent les hommes rassemblés autour de la nouvelle carte pour finir sur Hagen. Il s’approcha du groupe en traînant derrière lui un cerf qu’il tenait par les ramures. Une flèche dépassait de part et d’autre de la gorge de l’animal.
« -Je suis le chasseur que vous avez fait mander noble tenancier, je me nomme Geronimo, pour vous servir et j’apporte le gibier pour vos convives.
-Chouette, on va pouvoir manger ! Parce que j’ai toujours faim, je n’ai même pas eu mon omelette aux champignons.
-Bon, je m’occupe de la cuisson du repas, je préfèrerai manger de la chèvre mais c’est pas grave. C’est que je n’ai encore pas inauguré ma chocoboule moi.
-Je te conseille de te contenter de la boule de feu si tu ne veux pas manger du cerf calciné, s’empressa de dire Swingserge qui ne bougeait toujours pas de sa chaise et se contentait de suivre la scène depuis son arrivée.
-BOULE DE FEU.
-Il est malade, il a cramé ma flèche et a failli me griller les cheveux.
-MOUAHAHAHA !! »

La bonne odeur de viande grillée emplît rapidement toute la pièce et monta même jusqu’à l’étage puisque peu de temps après les deux occupantes du niveau supérieur descendirent attirées par les effluves du cervidé.
à suivre...

A peine les deux compagnes étaient-elles arrivées en bas des marches que le regard surpris de dame Morgane se posa sur la carcasse encore fumante :
« -Lord Hagen, vous avez de drôles de coutumes pour faire cuire vos aliments, par terre au milieu de la pièce et vous n’avez même pas pris la peine de dépecer l’animal !
-Oui, c’est vrai ! ajouta Wootsee en souriant, cet établissement laisse à désirer !
-Il est vrai que tu m’as habituée à mieux Hagen ! Dans mes souvenirs tu étais un peu plus exigent dans ton art culinaire. Je suis déçue, dit Crystania.
-Erf, mais c’est pas moi c’est Wootsee.
-Ce n’est pas bien d’accuser les autres quand on fait des erreurs, coupa Morgane, maintenant il va falloir un bon couteau pour trancher la peau.
-Jali, tu vas pouvoir inaugurer ton beau coutelas, MOUAHAHAHA !
-Tu me dois une flèche, murmura Geronimo à l’encontre de Wootsee qui faisait mine de ne rien entendre. »
Alors que Ladypitt était partie dans la cuisine à la recherche d’un instrument adéquat, trois silhouettes se profilèrent sur le pas de la porte. Une femme avec de longs cheveux blancs et des yeux turquoise limite envoutants se tenait là portant une longue robe de soie, un arc en bandoulière. A sa droite se tenait un chevalier à l’allure noble avec une chevelure noir ébène arrivant sur ses épaules, lui portait une épée à large lame au ceinturon et s’amusait à faire sauter une pièce d’or dans sa main. La troisième personne était un homme plutôt grand recouvert d’une armure de plate et portant une hache double dans la main.
« -Tiens donc, Laurhidil, Luckywarrior et Paco, lança Tieru, on ne pensait pas vous voir ici.
-Bin en fait j’ai croisé Laurhi et Paco à l’orée de la forêt et c’est l’odeur de viande grillée qui nous a menés jusqu’à la clairière.
-Erf, et bien installez vous, il y en aura pour tout le monde. »

Nobunaga rangea sa nouvelle carte dans l’étui. Alors que tout le monde s’installait autour de la grande table qui trônait au centre de la salle, Swingserge daigna enfin enlever sa capuche pour laisser apparaître son visage rouge vif et ses yeux écarlates, ses deux oreilles aussi pointues que celles d’un elfe. De ses cheveux émergeaient deux cornes courbées. Lady revint des cuisines avec un couteau et un plat. Wootsee aida Hagen à déposer le gibier sur une table à proximité. A peine Lady eut-elle planté la bête que la lame se brisa tant la peau était dure. C’est alors que Paco se leva et, proposant son aide à la demoiselle en détresse, leva sa hache pour asséner un coup violent qui coupa l’animal en deux, la hache se plantant par la même occasion dans la table en chêne.
« -Voala, insi se cera plu fassil pour dékoupé lé tranch.
-J’aurai toujours du mal à comprendre ce cher Paco avec son accent étrange, dit Jali.
-Bah moa cé pareye, gé du malle a vou konprendr. »

Tout le monde se démena alors pour découper la viande et tous se mirent à faire plus ample connaissance. Une heure après, on avait l’impression qu’ils se connaissaient depuis toujours tellement les rires fusaient dans l’auberge.

« -O fète, laur deum é pérripl gé trouvé renkontré dé zome an kète deu gloar é davantur, il doav me rejouindr issi se soar, jeu vou lé prézanterè.
-Erf, je vous préviens tout de suite qu’il est hors de question que je pousse les murs afin d’accueillir tout le royaume. Vous devrez faire avec ce qu’il y a.
-MOUAHAHAHAHA ! Ne t’inquiètes pas l’ami, nous sommes passés maîtres dans l’art de la guerre et nous avons appris à nous contenter de ce que l’on nous propose.
-Erf, c’est pas toi qui voulait pas de mon omelette tout à l’heure ?
-Mais non, tu as dû mal comprendre ce que je te disais.
-Ah bin tant mieux alors, parce que ce soir ce sera omelette aux champignons étant donné que vous avez dévoré le cerf.
-Diantre, es-tu sûr que tu n’as pas quelques lapereaux qui trainent en cuisine ?
-Et non,désolé mais je ne pensais pas que j’aurai autant de monde dans mon établissement dès le premier jour d’ouverture.
-Bon, c’est pas tout ça mais il serait bon que nous parlions de nos objectifs de conquêtes maintenant que nous sommes repus.
-Tu as raison Tieru. Nobu ressors ta carte, lança Swingserge pendant que Hagen et Lady débarrassaient la table aidés par tous les autres occupants des lieux.
-Kom jeu vou leu dizè toutaleur gé kroazé deu brav gairié sur lé rout il zon leur domèn o sudèst deu notr pozicion.
-Dans ce cas, nous n’avons plus qu’à nous concentrer sur la zone au sud-sud-ouest, c’est plutôt une bonne nouvelle, annonça Tieru.
-Oui, acquiesça Swingserge, d’autant plus que les Spartiates semblent se réveiller et commencent à faire parler d’eux.
-En effet, ajouta Nobu il serait temps que Z0ltan nous fournisse les renseignements que ses espions sont parti quérir sur la frontière. »

Toute l’assemblée semblait s’intéresser au devenir de l’alliance. L’après-midi fût constructive et passa vite. Bientôt la nuit tomba sur la région.
à suivre ...

Alors que la soirée profilait à l’horizon, la pénombre eut bientôt raison de la vue de nos compagnons et Hagen aidé de Lady dut allumer des bougies et mettre du bois dans l’âtre. Sans cela, ils auraient tôt fait de ne plus rien voir à un mètre de distance.
Il fût décidé d’un commun accord que le centre stratégique de l’alliance se trouvait non loin de l’Antre d’Hagen et que pour des raisons de commodités ils y établiraient leur quartier général, non sans faire plaisir à Wootsee qui ainsi pouvait être à portée de la réserve de potion magique d’Hagen comme il se plaisait à la nommer.
Une fois que les hauts conseillers eurent fixé les emplacements des différentes citadelles de l’alliance en vue d’y ériger les monuments de gloire, dame Morgane se tourna vers Wootsee :
« -Monseigneur, je constate que vous êtes maître dans l’art de la stratégie belliqueuse, ne pourriez-vous point me donner quelques conseils quant à la gestion de mon royaume. En effet, depuis que mes parents sont morts au combat je dois avouer que je n’ai eu de bons conseillers. Ce serait un honneur pour moi que vous daigniez accéder à ma requête.
-Très chère compagne d’arme, ce serait avec un réel plaisir que je me rendrai sur vos terres afin de vous enseigner quelques unes de mes techniques d’expansion de royaume.
-Je pourrai même vous faire gouter ma spécialité, des biscuits secs à la fève de cacao.
-Erf, vous pouvez toujours les faire ici, baragouina Hagen ne pouvant s’empêcher d’écouter la conversation (comme tout concierge digne de ce nom se doit de le faire). J’ai un plein sac de ces petites ogives noires.
-Ce serait avec une joie immense que j’utiliserais vos fourneaux pour exercer mes talents culinaires.
-Bon, j’espère que les messagers que nous avons envoyés cet après-midi n’ont pas trainé, j’aimerais assez que nos compagnons nous retrouvent ici le plus vite possible ! affirma Nobunaga.
-J’ai fini la nouvelle carte, lança Swingserge dont les talents de cartographe n’étaient plus à démontrer. Reste à savoir si nos compagnons auront le temps de s’implanter dans la région du sud avant que la grande guerre n’éclate. Il me semble que celle-ci ne saurait tarder. »

A peine eut-il finit de parler qu’un brouhaha se fit entendre à l’extérieur de la bâtisse. Tous se ruèrent vers la sortie l’arme au point. Une fois dehors grâce au clair de lune ils purent voir plusieurs silhouettes se dessiner dans la cour. Deux hommes faisaient face à six autres.
Le premier était un elfe à la carrure imposante et orné d’un casque représentant la tête d’un dragon, ses longs cheveux argentés brillaient sous les rayons de la lune. On pouvait aisément remarquer que dans sa main gauche il tenait une épée bâtarde alors que de la droite il brandissait un bouclier en écailles de dragon. Le deuxième homme qui n’en était pas moins imposant était recouvert d’une armure de plates et menaçait ses adversaires avec une hache double. On ne pouvait rien distinguer de son physique tellement son armure était volumineuse.
Leurs opposants n’étaient autres que les compagnons d’arme de la troupe qui venait de sortir. Là se tenaient Dundee le démon-crocodile à l’armure écarlate fusillant du regard ses adversaires et tenant un fléau dans la main, près à en découdre. A son coté, tout aussi près à en découdre, Aritza le sarrasin, drapé de blanc et un turban sur la tête, brandissait deux cimeterres. Mik portait main forte à sas compagnons, c’était un démon couleur sang, ses cornes semblaient pouvoir planter n’importe quoi tant elles paraissaient robustes et aiguisées, les signes cabalistiques peints sur ses bras laissaient supposer qu’il s’agissait là d’un démon du troisième cercle pouvant faire appel aux flammes démoniaques des tréfonds des enfers. Sur ses talons se dressait Itsigo, un autre sorcier démoniaque tout aussi puissant que son confrère, pouvant quant à lui ouvrir un vortex afin de libérer une armées de créatures plus sataniques les unes que les autres. Mickg le danseur de guerre, faisait crisser ses deux épées l’une contre l’autre, ses tatouages sur son torse nu étaient entrecoupés de cicatrices montrant qu’il n’en était pas à son premier combat, ses cheveux châtain attachés en une longue tresse tombait jusqu’à ses reins. Un peu à l’écart mais ne semblant pas pour autant fuir le combat imminent demeurait Graffia, une demoiselle de petite carrure tout de noir vêtue, on ne distinguait d’elle que ses saïs qui laissaient refléter la lumière diffuse de la lune.
La lutte promettait d’être sanglante car aucun des guerriers ici présent ne semblait vouloir se soumettre aux autres.
à suivre...

Dès que le combat commença les deux inconnus se placèrent sur la défensive. En effet, étant en sous-nombre, ils se devaient de d’abord jauger leurs adversaires pour évaluer où étaient les risques afin d’améliorer leurs chances.
Alors que les magiciens commençaient à incanter leurs formules, le premier assaut fut donné. Mickg se lança sur le chevalier semblant danser dans les airs en faisant tournoyer ses lames avec des moulinets des poignets ; celui-ci se contenta de parer la multitude de coups avec le manche de sa hache. Au même instant, Dundee asséna un coup de fléau à l’elfe qui eut tout juste le temps de se cacher derrière son bouclier en écailles. La violence de l’impact fut telle que le défenseur ne put que reculer d’un pas sous le choc, perdant ainsi l’équilibre il se retrouva un genou à terre. Il se releva derechef vociférant injures à l’encontre de son assaillant. Aritza, tel l’éclair, se rua dans la bataille aux cotés de Mickg et ses cimeterres finirent leur courses sur le plastron du chevalier qui, malgré toute sa bonne volonté, ne pouvait contrer quatre lames avec sa hache. L’armure était de bonne facture car elle ne présentait pas l’ombre d’une égratignure. De son coté, l’elfe se retrouvait face au fléau de Dundee et Graffia fit un bond tel qu’elle paraissait voler pour retomber saïs en avant sur son adversaire. Il laissa un râle de douleur s’échapper alors que son épaule se teintait déjà de rouge à l’endroit où le saï venait de se figer.
« -Dragon ? Ca va aller ? Ce n’est pas le moment de flancher mon ami. Que penseront nos ancêtres si nous tombons au combat sans même faire le moindre mal à nos adversaires.
-Oui Xam, ne t’inquiètes pas pour moi. J’ai juste été surpris par la rapidité avec laquelle cette peste se déplace. Les Dragons que j’ai vaincus m’ont occasionné de bien plus graves blessures que celle-ci. Ce n’est pas une simple piqûre qui me fera choir.
-Dragon ?? Xam ?? Arrété vou ! Se son lé zami don ge vou zavè parlé. Il son venu nou zèdé dan notr kète. Vou zète en trin deu vou batr contr dé zalié.
-STOP ! Hurla Nobunaga, cessez immédiatement ce combat inutile. Vous affrontez des renforts que Paco a recrutés lors de sa campagne sur les terres hostiles au sud-est de notre position. »

Les magiciens cessèrent leurs incantations et ceux qui venaient d’échanger des coups s’immobilisèrent. Le combat s’arrêta aussi soudainement qu’il avait commencé laissant ainsi place au silence nocturne qui régnait encore juste avant le conflit.

« -Je vous prie d’excuser mes loyaux compagnons nobles seigneurs de guerre, mais ils ne faisaient que suivre mes ordres qui sont de tuer tout homme en armure parcourant ces terres étranger à l’alliance. Je vous demande humblement de nous excuser pour la méprise.
-S’ils avaient envoyé un émissaire pour signaler leur arrivée, il n’y aurait pas eu ce quiproquo ! Ajouta Wootsee.
-Vous devez être Nobunaga, chef des Ronins, si je me réfère à la description que le seigneur Paco nous a faite de vous. Je me présente, Xam, pour vous servir. Et mon frère d’arme qui est blessé se nomme Dragon.
-Je peux très bien me présenter tout seul et ce n’est qu’une égratignure que j’ai reçue, rétorqua Dragon mettant genou à terre pour saluer Nobunaga. La renommée de votre alliance a dépassé vos frontières noble suzerain, et nous serions plus qu’honorés mon compagnon et moi-même, d’entrer sous vos ordres afin de vous servir.
-Cessez de vous prosterner de la sorte, je n’ai de chef de ce clan que le titre. Ici nous sommes tous égaux devant l’adversité. Entrons plutôt dans l’auberge pour faire plus ample connaissance et pour que vous nous renseigniez sur le front sud autour d’un bon verre.
-MOUAHAHAHA ! Oui, allons boire un verre ! Hagen, va chercher une caisse de ton breuvage divin dans ta réserve, il ne faudrait pas faire honte à nos invités par notre manque de convivialité.
-Cela t’arrange bien Wootsee, ajouta Tieru avec un léger sourire, c’est pour nos nouveaux compagnons ou pour toi que tu demande à Hagen de sortir ses bouteilles ?
-C’est pour eux bien sur ! Pour qui me prends-tu ? Mais mon savoir-vivre m’interdit de ne pas les accompagner.
-Il faut d’abord soigner cette vilaine blessure seigneur Dragon, même si vous ne la considérez que comme une simple égratignure, notre amie Graffia se plait à utiliser différentes substances pour recouvrir ses armes.
-Je m’occupe de soigner la plaie, s’empressa de dire Lady qui ne pouvait décrocher son regard de l’elfe. Je dois avouer que j’ai l’habitude des coupures. »

Toute la troupe se retrouva dans l’auberge. Morgane ne cessait de fixer Aritza ; c’était la première fois qu’elle voyait un sarrasin et les pupilles allongées entourées de l’iris rouge de ces yeux en faisaient quelqu’un de mystérieux. D’où peut-il venir ? se demandait-elle. Lady et Dragon se mirent à l’écart pour soigner l’épaule de l’elfe tandis que le reste du groupe s’asseyait autour de la table en attendant que Hagen apporte les bouteilles. Xam en profita pour retirer son heaume découvrant ainsi ses cheveux blonds dorés et ses yeux bleu saphir.
Alors que Crystania se levait pour porter un toast en l’honneur de leurs nouveaux compagnons d’armes, un vent glacial entra dans la pièce quand un homme en ouvrit la porte. Un vampire fit son apparition, sa cape et ses cheveux noirs de jais faisant ressortir la pâleur de sa peau, son regard sombre se porta tour à tour sur chaque membre de la communauté pour finir sa course sur Nobunaga.

« -Yves au rapport, sers-moi une double dose de ce que tu tiens dans la main l’aubergiste, j’en ai bien besoin. J’allais enfin faire tomber cette maudite cité sous les assauts de mes revenants lorsque ce fourbe de Kerlegris est arrivé d’on ne sait où pour décimer mon armée. Ce n’est pas tant la perte de mes troupes qui m’insupporte mais davantage la perte de temps. J’ai tout à refaire. Il ne l’emportera pas au paradis ni en enfer, je me vengerai, j’ai l’éternité pour cela. »

Hagen se redressa :
« -Kerlegris, dis-tu ? Mais c’est mon frère ! »
à suivre...

Wootsee se redressa aussitôt :
« -Quoi ce sombre vermisseau que j’ai eu la bonté d’épargner s’est permis de contrecarrer nos plans et qui plus est c’est le frère de Hagen. Serais-tu un espion à sa solde venu ici afin d’avoir des renseignements sur nos agissement ? Je vais m’occuper de toute la famille en même temps.
-Attends, le coupa Tieru, dois-je te rappeler que ce n’est pas Hagen qui est venu à nous mais nous qui nous sommes déplacés jusqu’à lui ? Tu pourrais lui laisser le temps de s’expliquer.
-Erf, en fait ce n’est pas mon frère à proprement parler, nous avons juste été élevés par la même mère. Et je dois ajouter que nous n’avons pas du tout la même philosophie. Il est belliqueux et arrogant, non sans me rappeler une personne que j’ai rencontrée récemment.
-Alors là je pense qu’il fait référence à notre cher Wootsee, s’empressa de dire Swingserge avec un large sourire.
-Puisqu’il en est ainsi je vais de ce pas montrer à ce mécréant de Kerlegris qui est le seigneur Wootsee. Je vais m’occuper de ses chèvres avec un malin plaisir. Quant à son armée je ne vais même pas m’abaisser à m’y atteler, je connais le seigneur Tierus proche de ses terres qui se fera une joie de s’en occuper. Aritza vous êtes toi et cet infame Kerlegris de même ethnie je te demanderai donc de seconder Tierus. Yves tu peux d’ores et déjà relever tes troupes et retourner assiéger cette cité dont nous avons besoin car le temps nous est compté et nous devons sécuriser au plus vite cette partie du territoire.
-Z0ltan, dit Nobunaga, il serait temps que tu arrêtes de te cacher et que tu viennes au rapport ! Nous avons besoin des renseignements que tu es parti quérir. »

C’est alors que surgît du plafond une silhouette noire qui retomba sans bruit aux cotés de Nobunaga. Il était tout habillé de noir et sa cagoule cachait tout son visage à l’exception de ses yeux noirs qui semblaient surveiller les moindres détails des personnes présentes dans la pièce. Il se pencha à l’oreille de Nobunaga.

-Erf, mais d’où est-ce qu’il vient celui-là ? Je l’ai même pas vu entrer.
-Avec le temps, nous autres avons fini par le connaître et même sans l’entendre ni le voir nous savons qu’il est là, dit Jali.
-Bon nous allons donc pouvoir enfin savoir où en sont nos ennemis.
-Z0ltan vient de m’appendre que les Spartiates ont levé des armées et qu’ils lancent des raids sur nos cités. De plus, bons nombres de nos voisins ont préféré abandonner leurs terres par peur de nos mouvements de troupes. Même ce Kerlegris est parti ne laissant derrière lui que ruines.
-Le lâche, je n’aurai donc pas la joie de voir ce vaurien agoniser ni entendre ses cris de douleurs lorsque mes destriers piétineront ses misérables créatures. Nobunaga, le temps nous est à présent compté et je ne pense pas que tu soit apte à mener nos soldats à la victoire pour le moment. Je te propose donc de prendre ta place le temps pour toi de régler les problèmes de gestion de ton royaume. »

Tout le monde acquiesça en silence. Nobunaga, se rendant compte qu’il n’était pas apte à diriger les troupes en ce moment ne put que se résigner et annoça :
« -Je dois bien me rendre à l’évidence, il est vrai que mon armée est faible pour le moment je délègue donc temporairement ma place de dirigeant au seigneur Wootsee qui sera plus à même de nous mener à la victoire. Celui-ci pourra à tout moment me rendre mon statut quand bon lui semblera.
-Lord Swingserge, auriez-vous l’amabilité de retracer les pourtours de nos terres en y incluant celles des seigneurs Dragon, Xam et Tierus je vous prie, annonça Wootsee en tant que chef intérimaire.
-Soit, je me ferai une joie de vous seconder.
-Que chacun se prépare, la guerre est proche et nous devons impérativement édifier des cités au cœur de l’alliance afin d’y ériger les monuments en l’honneur d’Asha. Hâtez-vous ! »

La faim se faisait ressentir. Tous prirent une bonne collation apportée par les seigneurs Dragon et Xam en vue de la guerre prochaine. Il fut décidé que chaque membre de la confrérie dormirait sur place et partirait à l’aube dans leurs royaumes respéctifs afin de terminer les préparatifs. Lorsque tous furent montés se coucher, seuls restèrent Hagen et Ladypitt pour ranger la pièce :
« -Je sais pas où je suis tombé en venant m’installer dans cette paisible forêt mais m’est avis que je n’y trouverai pas la sérénité.
-Ne vous inquiétez pas patron, c’est un grand bouleversement mais cela ne va pas durer, après la tempête revient le calme, ajouta Lady avec un léger sourire.
-Puisses-tu dire vrai, je ne voudrais pas que mon humble demeure soit la proie de vandales mais je ne laisserai personne me prendre ce que j’ai amassé, dussé-je lever mon armée tapie dans ces bois. Nul être foulant cette terre si accueillante ne me délogera.
à suivre...

Tout le monde se leva à l’aube, la journée étant chargée pour tous les membres de l’équipe. Hagen avait fait préparer les montures de chacun afin que les cavaliers puissent partir sitôt leur collation prise. Lorsque Wootsee descendit les escaliers, tous le saluèrent montrant ainsi qu’ils le reconnaissaient comme leur meneur et que c’était en partie grâce à ses efforts que l’alliance était ce qu’elle était. Il les remercia d’un hochement de tête. Wootsee demanda à Swingserge de dérouler la carte afin de vérifier avec toute l’assemblée que rien n’avait été omis :
« -J’ai fini de consolidé mon château afin d’ériger le premier de nos trophées ; j’attends de Paco, Xam et Dragon qu’ils fassent de même. Nos ennemis n’en resteront pas là, ils voudront s’en emparer et nous devons tout faire pour défendre notre œuvre. Les armées devront donc être à proximité de ma cité afin de pouvoir me seconder dans ma défense.
-Je peux vous être d’une grande aide, annonça Crystania qui s’était montrée discrète jusqu’à présent. En effet, j’ai une bonne escouade de paladins prête à vous protéger, secondée par un peloton d’inquisiteurs.
-Toute armée présente ne sera que bénéfique, s’empressa d’ajouter Jali.
-Seigneur Wootsee, j’ai bien pris connaissance des conseils que vous m’avez prodigués et je ne souhaite pas être laissée pour compte. J’ai beau paraître frêle, maintenant que ma trésorerie est florissante, je peux mettre à profit mes compétences guerrières, ajouta timidement dame Morgane en rougissant. J’ai beau n’être qu’une femme, j’ai dû apprendre dès mon plus jeune âge à me défendre suite au décès de mes parents.
-Nous savons pertinemment que les femmes peuvent se montrer de bien meilleures adversaires que certains hommes, ne vous inquiétez pas, s’empressa d’ajouter Mik. Je ne compte même plus le nombre de ces guerrières qui ont fait leurs preuves sur un champ de bataille.
-Erf, si je dois lever une armée afin de protéger mon humble demeure, je n’hésiterai pas à le faire.
-Je vais de ce pas préparer mes hommes au combat inévitable qui nous attend. Je ne tiens pas à être le seul à ne rien faire. J’ai laissé ma place de meneur au seigneur Wootsee mais je compte bien la récupérer le plus rapidement possible. Pour cela mes artisans travailleront sans relâche à l’édification de ma citadelle. Mes forgerons sont déjà en train de fondre des lames.
-Bon, puisque tout le monde sait ce qu’il a à faire, je vous propose de nous séparer afin de nous mettre à l’ouvrage. La journée se doit d’être constructive. »

Quand ils sortirent, ils se rendirent compte que leurs montures étaient sellées prêtes à partir. Chacun remercia Hagen pour le mal qu’il s’était donné à préparer autant de destriers en si peu de temps. Ils montèrent tous à cheval et partirent chacun dans la direction qui leur était allouée non sans se donner rendez-vous ici-même le soir venu.
A peine les guerriers avaient-ils disparu derrière les arbres qu’un messager arriva. Il sauta de sa monture haletante après la course effrénée qu’elle venait d’accomplir. Il demanda où il pouvait trouer le seigneur Nobunaga. Il avait une missive de la plus haute importance à lui remettre de la part d’un certain seigneur Akhyra dont les terres se trouvaient plus au sud. Hagen lui annonça que sir Nobunaga s’en était rendu sur ses terres afin de régler des affaires urgentes lui incombant mais que celui-ci serait de retour avant la nuit et qu’il pouvait prendre le message si le besoin s’en faisait ressentir. Le messager préféra remonter sur son coursier afin de s’acquitter de la mission qui lui avait été confiée. Hagen lui avoua que si c’était le chef des Ronins qui était mandé, il devrait plutôt se rendre sur les terres du seigneur Wootsee qui se trouvaient non loin de là. Le voyageur le remercia de lui avoir évité un déplacement inutile et partit en direction de la citadelle de lord Wootsee.
Hagen restait seul dans la cour alors que Ladypitt s’attelait à l’intérieur et Géronimo partait dans les bois en vue d’une chasse afin de ramener de quoi manger le soir. Il resta songeur.

Alors que la matinée touchait à sa fin, Hagen avait fini de réceptionner quelques marchandises pour son commerce quand Wootsee entra dans l’auberge et demanda si quelqu’un était déjà revenu. Hagen hocha la tête en guise de négation.
« -Je tiens à m’excuser auprès de vous si je vous ai paru médisant vénérable Hagen, et je vous remercie de tout le mal que vous vous donnez à nous aider dans notre quête.
-Je vous en prie monseigneur, ce n’est rien. Que ne pourrais-je faire pour un valeureux guerrier comme vous. Souhaitez-vous que je vous fasse porter une collation en attendant le retour de vos compagnons ?
-De nos compagnons, voulez-vous dire, car je vous considère comme l’un des nôtres. Vous ne semblez pas être le dernier à vous préoccuper de nos agissements et pour cette raison je vous estime grandement.
-Je vous remercie au nom de Géronimo, Ladypitt et moi-même de nous apporter autant de considération et c’est tout à votre honneur. C’est une joie pour nous que de servir et d’assister un valeureux combattant tel que vous.
-Stoppez là vos dires, Hagen, vous ne me servez point. Ce n’est qu’un échange de services que nous nous rendons. »

C’est alors qu’apparut sur le pas de la porte dame Morgane, les larmes aux yeux.

« -Que vous arrive-t-il, gente damoiselle ?
-C’est le seigneur Anakinyo dont j’avais la régence du royaume, sanglotait-elle, il ne m’a pas donné signe de vie depuis fort longtemps et j’ai peur qu’il ne lui soit arrivé malheur.
-Ne vous morfondez pas de la sorte, je suis persuadé que rien de grave ne lui est arrivé, il a surement dû se rendre sur des terres lointaines afin de secourir une âme.
-Erf, cela me fait toujours un pincement au cœur de voir une dame s’inquiéter de la sorte pour une autre personne.
-Ne vous mettez pas dans un tel état, nous allons prendre soin de ses terres le temps de son absence et si il ne revient pas ses vassaux serviront d’autres nobles seigneurs mais en aucune façon nous ne laisserons ses cités passer aux mains de l’ennemi.
-Je vous remercie de me réconforter de la sorte, noble suzerain. Je saurai me montrer digne de la confiance que vous me portez. »

Ils passèrent ainsi la journée à discuter de l’avenir de l’alliance. Au fur et à mesure que la soirée arrivait leurs compagnons emplissaient la salle et à la nuit tombée, ils étaient à nouveau tous réunis dans l’auberge comme si la soirée de la veille se renouvelait. Wootsee demanda le silence qu’il obtînt rapidement : « mes compagnons, j’ai une nouvelle qui va vous réjouir ! »
à suivre...

Wootsee se mît debout sur la table centrale et fît un tour sur lui-même afin de vérifier que tout le monde lui prêtait attention, ses yeux semblaient crépiter, ses cheveux tels des flammes ondulaient et on aurait presque pu voir une aura flamboyante l’entourer.
« -Mes compagnons, je tiens à vous féliciter pour tout ce que vous avez accompli jusqu’à présent. De mon coté je me suis arrangé pour recruter de jeunes et courageux guerriers en quête de gloire. Ils devraient nous rejoindre plus tard dans la soirée. Notre voisin et d’ores et déjà allié Tierus, à qui j’avais demandé de l’aide pour anéantir le vil Kerlegris, m’a affirmé qu’il serait des nôtres dans notre ambition de conquête du royaume. Notre communauté ne cesse de croître. J’ai également réussi à rallier des ennemis à notre cause. Quand ils ont entendu parler de nos exploits, ils m’ont contacté afin de se joindre à nous. La victoire est proche et si nous continuons de la sorte, je ne vois pas ce qui pourrait entraver notre progression.
-Erf, j’aurai jamais assez de chambres pour accueillir tout le monde. Je vais devoir agrandir l’établissement. Je devrais dès maintenant commander du bois afin de construire un nouvel étage à mon auberge.
-C’est pas la peine de demander à Z0ltan de te fournir en matières premières. Il semble être allergique au bois, annonça Jali avec un large sourire, faisant ainsi éclater de rires l’assemblée.
-Vous devez continuer de piller et massacrer sans relâche vos voisins. Cela est non seulement bon pour votre économie personnelle mais cela nous donne également une certaine notoriété auprès des puissances adverses. Ma citadelle au cœur de notre contrée est à présent prête à recevoir l’offrande divine. Le souffle d'Asha nous pousse de plus en plus fort vers la conquête de ce pays, le dieu dragon nous contemple des plus hauts sommets des terres d'Ashan portant sur notre alliance un regard empreint de fierté et de détermination. La férocité de nos guerriers et la puissance de nos magiciennes ont attiré son attention, Asha tient à portée de ses griffes une larme rougeoyante dont la lueur semble briller pour l’éternité et crépite dans l’obscurité...
Il sait que bientôt il devra s'en séparer afin de récompenser la fraternité dont la destinée est de dominer ce monde... (dixit Wootsee) Je demande donc aux plus puissants de nos seigneurs de se tenir prêts à obtenir d’autres de ces joyaux tant convoités.
-Ouais, bien parlé, hurlèrent à l’unisson tous les guerriers ici présents, vive notre chef ! »

C’est alors que la porte s’ouvrit faisant taire les hourras et autres tapements de poings sur les tables. Sur le pas se tenait un homme, vêtu d’une toque et d’un tablier. A sa ceinture pendait un immense couteau.
« -Noble Wootsee, tu m’as fais mandé, me voici. Je suis prêt à te servir dans ta quête tant par mes loyaux soldats que par mes talents culinaires. Il me semble que l’heure de dîner approche et je ne sens pas la moindre effluve s’échapper des cuisines. Je vais de ce pas remédier à cela.
-Erf, encore un qui va décider tout seul de venir travailler ici. C’est à se demander qui est le patron.
-C’est toi le patron, lui dit Ladypitt avec un rictus, mais ton auberge est si hospitalière que nous nous y sentons tous comme chez nous. Il ne faut pas nous en vouloir. Tu devrais au contraire être fier d’avoir des personnes désireuses de travailler pour toi.
-Je vous demande, coupa Wootsee, lesquels d’entrevous se sentent prêts à ériger un graal. Nous devons nous hâter car la courte avance que nous avons ne servira à rien si nous mollissons.
-Mes remparts seront prêts à protéger le graal que je convoite de déterrer, lança Crystania qui s’était redressée.
-Moi aussi ! ajouta Mick, je serai fier de pouvoir être parmi les premiers à obtenir un tel trésor.
-Tu peux compter sur nous Wootsee, crièrent à l’unisson Xam et Dragon.
-Z0ltan et moi-même, nous avons décidé déterrer et de déchiffrer les obélisques qui nous indiqueront les emplacements des trésors futurs (le simple hochement de tête de Z0ltan ne fit que corroborer les dires de Swingserge).
-Je leur prêterai main forte, précisa Jali.
-Bin heureusement que j’avais prévu des sacs de victuailles, hurla une voix provenant des cuisines pour pallier le brouhaha qui s’installait dans la pièce, parce que notre hôte est plutôt pauvre en choix de nourriture.
-Erf, c’est pas de ma faute si j’ai autant de clients qui mangent comme quinze. Et quand je dis clients, je devrais plutôt dire pique-assiette parce que je n’ai pas encore vu l’ombre d’une pièce d’or !
-Excusez-nous, tentèrent de balbutier des voix en provenance de l’entrée, nous recherchons le seigneur Wootsee.
-C’est moi, MOUAHAHAHA, jubila Wootsee toujours debout sur la table et mettant les mains sur les hanches. Nous vous attendions. »

Quatre hommes se tenaient droits immobiles, semblant attendre les ordres. On pouvait aisément lire sur leurs visages qu’ils ne connaissaient rien ou pas grand-chose à l’art de la guerre.
à suivre...

Les quatre hommes qui venaient de rentrer dans la taverne étaient vêtus de guenilles, ils avaient les cheveux ébouriffés et semblaient ne pas savoir ce qu’ils faisaient là. Ils regardèrent tous les membres de l’assemblée avec attention, craignant leur courroux s’ils jugeaient que le regard qui leur était porté ne les offense. L’un d’eux osa timidement s’avancer :
« -Vous nous avez faits mandés, mon seigneur, nous voici !
-La moindre des politesses lorsqu’on s’adresse à un chef de clan est tout de même de se présenter. Je me nomme Jali et je suis le chef des armées de tous les guerriers ici présents.
-Je vous prie de m’excuser, répondit timidement l’inconnu en s’inclinant. Je me nomme Fredcoco et voici mes compagnons Hako, Kenny et Fantassin, dit-il en indiquant chacun de ses compères qui s’inclinaient tour à tour à l’appel de leur nom.
-Laisse Jali, ce n’est pas bien grave, nous sommes entre nous. Je vous remercie d’avoir répondu présent à mon appel et nous avons besoin de vous pour gérer les petites rixes qui se déroulent sur nos terres. Nous vous allouons quelques parcelles de terrains afin que vous puissiez vous étendre et nous seconder dans notre soif de conquête. Nous vous fournirons en ressources afin que vous vous développiez rapidement pour que nous nous occupions de nos adversaires plus coriaces. Nous vous donnerons également des armures et des armes pour vos combats à venir.
-Nous serions plus qu’honorés de vous délester de ces menus fardeaux qui vous obsèdent.
-Et puis arrête de me vouvoyer, nous sommes sur un même pied d’égalité ici. Je n’ai de chef que le statut car il en faut un vis-à-vis des modérateurs du serveur.
-Excusez-moi… Euh… Excuse-moi. C’est que je n’ai pas l’habitude. Je dois avouer que vous avez de drôles de meurs dans votre clan.
-Bon, le repas est prêt, annonça Tierus en sortant de la cuisine avec une immense marmite dans les bras. Je suis désolé de t’importuner Wootsee mais tu vas devoir descendre de la table afin que nous puissions nous repaître. Qui met la table ?
-C’est moi, s’empressa de dire Ladypitt qui poussait timidement les pieds de Wootsee afin de passer un coup sur la table.
-Hagen, murmura Tieru, je suis persuadé que tu vas devoir sortir quelques unes de tes merveilleuses bouteilles.
-Notre sympathique aubergiste va nous apporter un somptueux breuvage afin que nous portions un toast en l’honneur de nos nouveaux compagnons. MOUAHAHAHAH.
-Qu’est-ce que je t’avais dit !
-Erf, pour cette fois je veux bien. Je dois avouer que c’est là une bonne occasion, lança Hagen qui s’éclipsait pour revenir avec une caisse de sa mixture.
-Au fait, coupa Nobunaga qui était en train d’aligner les assiettes sur la table, cela fait un bon moment que je n’ai pas eu de nouvelle d’Itsigo. J’espère qu’il ne lui est rien arrivé de grave.
-Non ! Ne t’inquiètes pas pour lui, je l’ai aperçu hier matin et il était affairé à la bonne gestion de son domaine. Il a toujours été un grand solitaire discret, dit Aritza les couverts à la main.
-Oui, ajouta Graffia qui tenait tant bien que mal les coupes qu’elle finit par déposer au centre de la table. Je ne suis pas sûre que nous l’apercevions avant le début de la grande guerre.
-Du moment qu’il se montre présent au moment des combat, c’est le plus important, ajouta Mik qui apportait les pichets de vin aidé de Mickg.
-j’ai remarqué que les deux Mikckg sont devenus inséparables, annonça Crystania avec un large sourire. »

Toute la compagnie s’assit autour de la table pour savourer le délicieux repas préparé par Tierus. Alors que les discussions allaient bon train, un homme entra dans l’auberge. Il était livide, les cheveux couleur jais et son long manteau trainait sur le sol. Il s’avança sans se soucier du silence qu’il avait occasionné par son apparition.
« -Akhyra, pour vous servir, susurra l’homme des ténèbres. Je suis venu comme je vous l’ai dit par coursier car j’ai entendu parler de vous. Il me tenait à cœur de rencontrer les membres de votre alliance et de me joindre à vous dans votre quête si vous voulez bien de moi.
-Toute la me est la bienvenue, et votre renommée vous a précédé, seigneur des ombres. Nous serions ravis de partager notre repas avec vous.
-Erf, et lui tu le tutoies pas ?
-MOUAHAHAHA, bien sur que si, allez, viens t’asseoir avec nous et buvons à notre santé, hurla Wootsee qui plongeait la main dans une deuxième caisse de bouteille qu’avait ramenée Hagen pour en ressortir une.
-Oui, buvon é manjon. Nou deuvon prandr dé forse pour lé konba za veunire.
-J’ai pas compris ce qu’il a dit mais je suis d’accord avec lui, bredouilla Dundee. »

Une fois la marmite délestée de son contenu et les deux caisses vidées, nos joyeux fêtards décidèrent d’aller se coucher laissant Hagen, Ladypitt et Tierus remettre de l’ordre dans la pièce.

A l’aube, les compagnons sortirent après un repas frugal. Ils s’arrêtèrent sur le perron à la vue de deux cavaliers au loin sous l’ombre des branchages. Quand tout à coup le ciel s’obscurcit. Un éclair jaillit de nulle part et la voute céleste sembla se fissurer. Une étoile apparut et se dirigea droit vers le groupe pour se déposer aux pieds de Wootsee. La lumière qui en émanait était si vive qu’elle en aveuglait presque ceux qui la fixaient. C’est alors qu’une voix semblant venir de nulle part se fit entendre :
« Votre alliance a su montrer sa vaillance. Afin de récompenser vos efforts, les seigneurs dragons se devaient de vous faire une offrande. Vous avez, par vos actes héroïques, su vous distinguer des autres confréries ; c’est pourquoi vous recevez la première larme et il ne tient qu’à vous d’en récupérer d’autres disséminées de par le monde. La première alliance à réunir treize trophées et à les valoriser comme il se doit détiendra une puissance telle qu’elle mettra fin au chaos régnant sur ces terres et déclenchera l’arrivée d’une nouvelle ère.
à suivre...

Le ciel s’éclaircît aussi vite qu’il s’était assombri. Les deux cavaliers sous les arbres n’avaient pas perdu une miette du spectacle qui venait de se dérouler sous leurs yeux.
Le regard de Wootsee pétillait de bonheur alors qu’il contemplait l’offrande divine. Il ne voyait même pas les deux hommes qui avaient mis pied-à-terre et qui s’approchaient de lui. Ce n’est que lorsque Paco lui donna un coup de coude et lui indiqua d’un signe de tête qu’il regarda dans la direction. Un sourire apparût sur son visage.
Les deux hommes marchaient d’un pas décidé. Un seigneur vampire que le soleil ne semblait pas gêner et un grand elfe avançaient de concert. Tous les guerriers sur le perron se tinrent prêts à se battre, main sur leur garde. Wootsee fît un signe de la main vers ses compagnons pour les rassurer.
« -Nous ne vous espérions plus, seigneurs Raaz et Yome. Je me demandais si vous arriveriez un jour.
-Bin en fait c’est à cause du destrier de Raaz qui a perdu un fer, nous avons donc dû faire halte chez un maréchal-ferrant. Je me demande si un jour nous pourrons trouver un établissement digne de ce nom.
-Erf, je dois avouer que peu nombreux sont les artisans qui mettent du cœur à l’ouvrage.
-Entrons ! Nous avons maintenant des tas de choses à régler et le temps nous presse. Mes amis, je vous présente deux nouvelles recrues qui vont nous enlever une sacrée épine du pied sur le front que nous avons contre les Paladins.
-Bienvenue parmi nous, leur dirent les Ronins au fur et à mesure qu’ils se présentaient.
-Bien, je dois me rendre de toute urgence dans ma nouvelle cité afin d’ériger un monument à la gloire des Dragons qui nous ont octroyés leur bénédiction par ce présent, clama Wootsee en brandissant la larme scintillante. Swingserge, je te laisse t’occuper de dépêcher des cartographes dans chacune de nos cités afin de localiser les obélisques qui nous guiderons vers les autres larmes.
-Je me mets tout de suite au travail, annonça Swingserge qui sortait déjà de la pièce.
-Erf, c’est pas tout ça mais moi j’ai du ménage à faire en réserve. J’ai un tas de bazar qui s’amoncelle, c’est effarent.
-Que tout le monde se prépare. Cela va aller très vite à présent. Soyez aptes à bâtir de nouvelles cités dans les jours à venir. Et surtout, soyez prêts à défendre nos terres. »

Tous partirent afin de se préparer au changement qui allait survenir. Le temps de la guerre approchait. Il ne restait plus dans la taverne que Hagen, Ladypitt et Tierus.

Alors que la journée passait, Tierus préparait un ragoût de chevreuil pour le dîner, Ladypitt nettoyait la salle et Hagen (comme tout patron qui se respecte) ne cessait de hurler alors qu’il était dans la remise.
Le soir venu, tout le monde se retrouva autour de la table. Les dialogues allaient bon train. Tous relatèrent leurs actions de la journée quand Hagen maugréa :
« -Punaise, je viens de faire du rangement dans ma remise et je me retrouve avec un amoncellement de poussière jaune qui empeste les lieux et une montagnes de cailloux roses. Je sais vraiment pas ce que je vais faire de ça. Quelle idée j’ai eu d’entasser tout ça.
-Si la poussière jaune malodorante dont tu parles est du soufre, annonça Mik, je peux te l’échanger contre un tas de billes bleues. Mais je tiens à te signaler que ça ne pue pas, je trouve même que l’odeur est plutôt suave.
-Bin débarrasse m’en alors. C’est pas de refus.
-Moi, je veux bien tes cristaux, ajoutait Tierus qui arrivait déjà avec la marmite. Si tu veux j’ai quelques tonneaux de ce mercure dont vous les créatures des bois êtes si friands.
-Erf, je suis ton satyre, marché conclu, jubila Hagen dont les yeux laissaient perler quelques larmes sous le coup de l’émotion.
-Il a une drôle d’odeur ton ragoût, questionna Xam qui humait le plat, qu’est-ce-que tu as mis dedans ?
-Secret de famille, la recette ne se transmet que de génération en génération de façon orale afin qu’elle ne soit pas volée.
-Ce n’est pas de la marmite que provient cette odeur mais du sac de Wootsee, s’exclama Jali.
-Mais ce qu’il y a dans mon sac ne pue pas. c’est du fromage de chèvre que j’ai fais moi-même. Lors de mes expéditions sur les terres de mes voisins, je récupère à chaque fois quelques unes de ces créatures en plus de leurs ressources. J’ai maintenant un cheptel de plus de quinze cent têtes et je me suis mis à fabriquer du fromage pendant que d’autres cueillent des fleurs des champs ou vont ramasser des champignons lors de leurs promenades en forêt. Quelqu’un veut en goûter ? dit-il alors qu’il sortait de sa besace trois de ses confections.
-Erf, et c’est toi qui me critique que je me tourne les pouces.
-Ne fais pas la tête Hagen, j’ai beau te charrier, je t’apprécie tout de même. Sinon je ne passerais pas autant de temps dans ton établissement.
-C’est pour Hagen que tu viens ou pour ses bouteilles ? interrogea Tieru. »

Apres un léger silence, toute la salle se mît à rire.
à suivre...

Cinq jours ont passé depuis que Wootsee a reçu le cadeau des Dragons. Le bâtiment qu’il a fait construire pour le mettre en valeur touchait à sa fin et on attendait des nouvelles des cartographes envoyés par Swingserge dans les différentes cités du royaume. Les expéditions devaient revenir sous peu. La modeste auberge de Hagen était devenue le havre de paix de la compagnie et tous y avaient élu domicile à tel point que la carte de la région était placardée sur le mur à la vue de tous. Un soir de pleine lune, alors que les Ronins étaient en train de boire en l’honneur de Wootsee qui venait de finir le bâtiment pour mettre en valeur son graal, un homme entra dans l’auberge. Il se dirigea droit sur la carte et pointa le doigt sur une région en annonçant qu’un obélisque y avait été découvert. Wootsee regarda l’emplacement avec insistance avant de déclarer :
« -Il me faut un volontaire pour aller libérer la zone de tous les monstres qui l’occupent.
-j’envoie un contingent aujourd’hui même, lança Swingserge. Et je fais le serment que nous aurons bientôt l’emplacement d’une larme. »

A peine était-il parti de l’auberge pour donner les directives à ses hommes que trois autres messagers entraient dans l’établissement. Ils allèrent directement planter des épingles sur la carte afin de signaler les emplacements d’autres obélisques.
« -Erf, je connais bien cet endroit, j’y ai des compagnons elfes et il me sera aisé de libérer la zone rapidement.
-Quant à moi j’irai sécuriser cet endroit, annonça Geronimo.
-Et moi j’irai là, ajouta Graffia en pointant la dernière épingle.
-Bien, je compte sur vous pour déchiffrer rapidement ces pierres afin que nous puissions derechef aller déterrer les autres larmes. La mienne se sent seule et il serait bon que nous lui rapportions quelques consoeurs afin de montrer aux autres alliances notre suprématie. Il serait également de bon ton de consolider nos armées afin de nous défendre face aux multiples envahisseurs qui viendront sans aucun doute tenter de nous dérober nos biens. Et par la même occasion, cette puissance militaire nous permettra de leur voler leurs trésors. MOUHAHAHAHA. Je vous demande à tous d’avoir de bonnes unités de combattants tant pour l’attaque que pour la défense.
-Je vais de ce pas commencer à rassembler mes ressources afin d’être prêt à partir chercher la larme une fois que nos compagnons en auront localisé une, dit Xam.
-Moi aussi, je serai prête à aller déterrer un de ces trésors tant convoités, s’empressa d’ajouter Crystania. Je ne suis pas venue ici pour vous regarder vous battre, je veux en être. Et mes paladins et mes inquisiteurs n’attendent que mes ordres pour aller au front.
-Noble dame, je compte sur vous pour organiser vos troupes en vue de dénicher l’offrande divine égarée dans la nature. Pendant ce temps, lady Morgane devra mettre de l’ordre dans son royaume afin de remplir ses coffres en vue de la guerre imminente. Allons nous coucher, la journée de demain sera longue. »

Tous reposèrent leur verre sans le finir. Il y avait un temps pour tout et tous devaient avoir les idées claires pour le lendemain, l’avenir de l’alliance allait dépendre de leur rapidité d’action. La courte avance qu’ils avaient eue avec le cadeau céleste ne leur permettait pas de se reposer, ils se devaient de la conserver par leurs agissements. La salle se vida en un rien de temps et tous montèrent se coucher. Seuls restaient au rez-de-chaussée Tierus qui finissait d’astiquer sa cuisine, Ladypitt qui essuyait les derniers verres et Wootsee, Dragon et Hagen qui étaient assis, chacun un verre à la main afin de clarifier la situation. Z0ltan restait seul à l’écart, il n’avait jamais réellement participé aux réjouissances. Il était fidèle mais n’aimait pas s’exhiber.
Wootsee, portant son verre aux lèvres rompit le silence qui s’était imposé suite au départ de tous les autres :
-Mes amis, j’espère que nous arriverons à maintenir notre avance face à nos ennemis.
-Je pense que nous sommes sur la bonne voie. Mais je vais tout de même dépêcher des espions afin de voir où en sont nos adversaires si notre ami Z0ltan n’y voit pas d’inconvénient, ajouta Dragon en regardant Z0ltan qui fît un signe de tête en guise d’approbation.
-Erf, j’espère seulement que tous se montreront à la hauteur de tes espérances Wootsee sinon je ne donne pas cher de leur peau, dit Hagen avec un léger sourire, vidant son verre d’une traite.
-Si ils ne sont pas prêts dans les temps, j’enverrai mon troupeau de chèvres les piétiner et les survivants tâteront de mon fouet.
-Erf, tu dis ça mais je sais bien que tu n’en feras rien, j’ai appris à te connaître. Tu joues les tyrans mais en fait, tu es bon.
-Je te remercie Z0ltan de me confier tes maîtres-espions pour le bien de la fratrie, et bien que tu ne sois pas présent plus souvent à cause de tes examens (sanguins) je te respecte. »

Alors que Z0ltan hochait les épaules, la porte s’ouvrit et un bruit de métal résonna dans la pièce. Ladypitt fit tomber le verre qu’elle était en train d’essuyer et celui-ci se brisa sur le sol. Un homme en armure se tenait sur le pas de la porte.

« -Tiens ! Une boîte de conserve, annonça Ladypitt, surprise.
-Erf, on ne parle pas comme cela à un invité Lady, je vous présente Bender, un ancien adversaire qui s’est montré valeureux sur le champ de bataille.
-Ne t’inquiètes pas Hagen, je connais cette personne, lança l’homme, et je dois avouer que je suis surpris de la trouver en ces lieux. Je ne pensais pas la revoir un jour et je dois avouer que sa présence emplit mon cœur de joie.
-Et bien, cela ajoute un membre de plus à notre confrérie. Bienvenue l’ami, c’est une joie de compter un guerrier de plus dans nos rangs.
-C’est un honneur pour moi de pouvoir croiser le fer à vos côtés, la renommée de votre alliance a traversé les frontières de votre royaume et on parle de vous aux quatre coins du pays.
-Ta chambre est prête et il reste quelque chose en cuisine si tu as faim. Tu devrais te dépêcher de manger pour aller te reposer, ta route a été longue et tu dois être fourbu.
-Effectivement, je ne vais pas te cacher que mon périple m’a éreinté et que j’ai hâte d’aller me coucher.
-Et bien nous discuterons demain, ajouta Wootsee, il est temps pour nous tous d’aller dormir. »
à suivre...

Le matin suivant, lorsque Wootsee sortit de l’auberge, Hagen était en train de réceptionner des caisses de son breuvage. Wootsee eut un large sourire puis son regard se porta sur l’orée de la forêt ; elle lui paraissait plus loin que la veille. Hagen lui avoua qu’il avait demandé à ses amis les arbres de partir durant la nuit afin de libérer la zone où était enfoui l’obélisque. Wootsee tenta de dérober discrètement une bouteille mais Jali qui sortit à se moment le prit sur le vif. Wootsee se contenta de maugréer. Alors que Hagen replaçait la bouteille dans la caisse il annonça à Wootsee que Geronimo et Graffia étaient partis à l’aube à la recherche des autres obélisques.
C’est alors que Ladypitt apporta de grandes tasses de café aux trois hommes qui se posèrent sur les marches du perron afin de profiter de la brise matinale. Elle s’assit près d’eux en disant qu’elle était prête à partir déchiffrer le prochain obélisque. Puis vinrent Z0ltan et Dragon qui avaient passé quelques heures à régler les détails sur les maîtres-espions qui passaient sous les ordres de Dragon étant donné que Z0ltan devait passer sur ses terres pour attendre les résultats de sa BTS (Branlée sur les Troupes Spartiates). Ils se dirent prêts eux aussi à partir sur les traces d’obélisques. Wootsee était fier que les opérations se déroulent si bien mais savait pertinemment qu’ils ne devaient pas relâcher leurs efforts sous peine de voir leur victoire s’envoler au profit de leurs ennemis.
Crystania et Morgane sortirent des bois des fleurs dans les mains et assurèrent que c’était pour mettre un peu de gaité dans la salle à manger mais aussi pour couvrir de leur odeur les effluves du fromage de Wootsee (ce qu’elles n’osèrent avouer en présence de leur chef).
En fin de matinée, Zoltan et Dragon durent partir suite à l’arrivée de deux nouveaux messagers qui apportaient des renseignements sur les emplacements d’autres obélisques. Pendant ce temps Tierus préparait un repas et les odeurs qui émanaient de la cuisine eurent bientôt raison des estomacs de nos héros qui salivaient déjà.
Tieru fût réveillé par les voix des convives et lorsqu’il descendit dans la pièce principale, il avait un baluchon sur les épaules. Il annonça qu’il devait partir pour un long périple à travers les terres hostiles afin de parfaire son art. Tous lui souhaitèrent un bon voyage quand il quitta les lieux.

Le soir venu, Wootsee demanda à tout le monde de lever des armées afin de préparer les raids pour voler les larmes des ennemis qui auraient l’imprudence d’ériger des monuments en l’honneur des Dieux Dragons sans avoir les moyens de les défendre. Ces armées permettraient par la même occasion à défendre les trésors de l’alliance. Quand un homme de main de Swingserge arrivait pour annoncer que le premier obélisque venait de dévoiler son secret, Xam fit préparer son cheval afin de partir immédiatement après le repas qu’il ne voulait pas manquer.
Durant le repas, une légère brise se faufila par la fenêtre jusqu’aux oreilles de Hagen. Elle semblait lui dire quelque chose. Hagen se tourna vers Wootsee et lui annonça qu’un nouvel obélisque venait d’être déchiffré et que Crystania pourrait se rendre dès le lendemain dans une contrée recelant une larme. Celle-ci monta préparer ses affaires pour ne pas perdre de temps.
« -Mes compagnons, commença Wootsee, les choses se précisent. Nous devons dès à présent faire tout notre possible pour peupler de soldats nos cités au centre de l’alliance afin de défendre les reliques sacrées. En effet, nos ennemis peuvent à tout moment venir tenter de s’en emparer et si nous ne sommes pas aptes à les repousser, l’avance que nous avons ne sera plus. Je vous demande donc expressément de faire le nécessaire pour conserver la tête de la compétition.
-Ne t’inquiètes pas Wootsee, ajouta Xam, j’ai commencé à recruter de valeureux guerriers afin de défendre nos terres.
-Moa ossi jeu sui près. Jeu neu konte pa lécé cé fourb zéneumi veunir prauphané nau sittés. Mé zarmé son sure leu kiviv.
-Erf, j’ai prévenu tous les arbres de cette forêt que des ennemis pouvaient à tout moment s’immiscer dans nos affaires et ils ont répondu présent à mon appel. Nous pouvons compter sur leur soutien pour protéger nos découvertes.
-Dragon et moi-même, annonça Xam, avons déjà établi un campement sur place afin de faciliter l’arrivée de nos armées qui sont stationnées au sud de la région. Les travaux d’aménagement avancent vite et le gros de nos troupes pourra bientôt venir dans la région.
-Moi aussi je serai prêt, dit Mickg, je ne tiens pas à être laissé pour compte et subir le courroux de notre meneur. Ce n’est pas que j’ai peur de ses chèvres mais je ne tiens pas à me laisser envahir par l’adversaire.
-Bien mes amis, j’aime à entendre de telles paroles. Et je tiens à vous remercier de la confiance que vous me témoignez en me laissant gérer notre alliance. Je suis prêt a repousser les envahisseurs inconscients qui oseraient venir sur nos terres dans l’espoir de nous dérober un graal. Mes destriers sont préparés à piétiner ces vils quidams.
-Quant à moi j’ai lancé une grande campagne de recrutement, ajouta Tierus qui n’était pas seulement cuisinier. Mes couteaux ne servent pas qu’à découper le rôti. »

Le reste de la soirée fut propice à l’organisation de la défense qui serait nécessaire pour protéger les reliques et l’heure tardive eut bientôt raison de la ferveur de nos héros. Ils décidèrent d’aller se coucher afin d’être en forme le lendemain. Il ne resta rapidement plus que les hôtes qui finissaient le nettoyage et qui allèrent ensuite dans leurs chambres afin de dormir.
à suivre...

Quelques jours avaient passé et l’une des cités de Xam révélait
un graal tout comme un donjon de Crystania. Pendant ce temps, Hagen, Dragon,
Paco et Mickg étaient partis munis de pelles et de pioches afin de découvrir
eux aussi des reliques. Les cartographes avaient bien travaillé et nombre
d’obélisques avaient été localisés puis déchiffrés. Tout semblait aller pour le
mieux pour nos compagnons mais leurs adversaires n’en restaient pas là et eux
aussi découvraient les trésors laissés par les Dieux Dragons. Et après quelques
semaines, les fourbes Zonz allaient avoir autant de graals que nos amis et ce
malgré l’attaque lancée sur leur voisin des Dark Disruption. Ils auraient pu
perdre la tête de la compétition si le sieur Xam ne s’était rendu compte que l’un
des trésors des Zonz n’était pas bien protégé. Et Wootsee avec le soutien de
Xam et Hagen partit en chasse de la relique sacrée érigée par l’un des
seigneurs Zonz tandis que Dragon et Crystania jouaient les leurres en attaquant
les dark Disruption afin d’occuper les armées Zonz.


Le seigneur Wootsee revint au cœur de sa patrie tenant à
bout de bras le trophée arraché aux mains de leurs ennemis qui maugréaient et
juraient la perte de nos compagnons.


Le soir venu, les chants et les rires fusaient dans l’auberge
de Hagen car cette prise relançait la suprématie des Ronins. Ils arrivèrent
bientôt à contrôler treize de ces dons des Dieux Dragons, ce qui allait sonner l’heure
de l’apocalypse et le réveil des divinités. Lorsque le treizième graal fut
érigé, chacun d’eux émit une mélodie et l’harmonie des treize annonçait le
changement qui allait avoir lieu dans l’ordre céleste.


Afin d’empêcher cet évènement d’arriver les autres peuplades
se devaient d’organiser un raid à l’encontre de la puissante confrérie des
Ronins. C’est ainsi que les Zonz, les Lapins d’Urgash et les Vilains Grosbill
récemment renommés les Canetons Roublards se mirent d’accord pour lancer un
raid contre trois trophées détenus par nos amis. Les Lapins se lancèrent à l’assaut
des tours de la cité de Graffia, les Canetons fusèrent sur les remparts du
donjon de Xam alors que les Zonz, qui n’avaient toujours pas digéré la perte de
leur trésor se ruèrent sur l’arbre de vie de Hagen qui laissait paraître entre
ses branches l’éclat bleuté d’une larme.


Les préparatifs de défense furent organisés en urgence. De puissants
seigneurs de guerre arrivaient des quatre coins du royaume (qui en fait est
rond) pour se resserrer sur le cœur des terres Ronines. Les troupes furent
mobilisées et la guerre allait faire rage. L’herbe foulant le sol allait à
jamais perdre sa couleur verte inondée par le sang des guerriers.


Le chef des Ronins, Wootsee, était juché sur son destrier de
cauchemar et tenait dans ses bras un jeune chevreau, se demandant où il
pourrait faire paître ses fidèles fournisseurs de lait après avoir souillé les
terres de sang si toutefois il survivait au carnage qui allait avoir lieu sous
peu. Du haut de sa colline, il donna les ordres : Swingserge, Tieru et
lui-même protégeraient la cité de dame Graffia. Tierus, Paco, Crystania, Mickg et
Mik feraient frond pour défendre le végétal de Hagen. Et tous feraient rempart
contre la horde déferlant sur l’édifice de Xam qui semblait perdu.





La relique de Graffia fut la plus facile à défendre et la
menace des longues oreilles fut vite écartée. Les meneurs Zonz furent repoussés
non sans mal et le graal de Hagen resta en place. Les armées de canards s’approchaient
maintenant du château de Xam. Le sang coulait de part et d’autre. Hagen, qui n’avait
plus à protéger son trophée grâce au courage et à la vaillance de ses
compagnons, lança ses créatures sylvestres contre le sieur Palladyn qu’il
repoussa non sans de sérieuses pertes puis se rua sur le seigneur thirdsword
mais dût se replier sous le nombre des assaillants. L’armée de Wootsee subit le
même sort affaiblissant considérablement le contingent du caneton. Ne restait
plus que le seigneur Xam pour l’arrêter, le combat fût épique et les armées de
Xam repoussèrent les troupes restantes non sans mal.





La menace était écartée, des cris de joie retentirent en
tout point du royaume. Ceux qui n’avaient pas combattu avaient participé à leur
manière à la guerre en subvenant aux besoins de leurs frères d’arme. Une mer de
sang s’étendait sur le champ de bataille et des corps inertes jonchaient le
sol, pas une parcelle de terre ne fût épargnée par la souillure. Mais la
victoire était à ce prix.
à suivre...

Le rendez-vous fut pris une semaine plus tard à l’auberge. Une
missive avait été envoyée à chaque seigneur de guerre Ronin ainsi qu’à leurs
alliés Fadas et Kung Fu Panda. Une fête avait été organisée et une surprise les
attendait. A la nuit tombée, la porte était close et un panneau sur la porte
signalait que l’établissement allait bientôt ouvrir ses portes. Tous se
demandaient pourquoi Morgane et Crystania manquaient et des questions se
posaient entre les personnes présentes mais le secret de la soirée avait été
bien gardé et nul ne pouvait y répondre. Puis les deux filles apparurent afin
d’ouvrir la porte d’entrée : « Nous vous avons préparé une
surprise et c’est non sans mal que nous sommes fières d’avoir réussi à
convaincre Hagen d’y participer. » Quand les compagnons entrèrent dans
l’établissement, toutes les tables avaient été poussées et seule une restait au
milieu de la pièce. Un tableau de tous les membres de l’alliance avait été
peint et accroché au mur. Quand tous furent à l’intérieur, Wootsee fût invité à
monter sur la table afin de faire un discours :


« Salutations à tous
Seigneurs des Ronins,
Une clameur s'élève des contrées du royaume d'Asha....
Le fracas des combats menés sur nos graals résonne avec puissance sur tous les
territoires de nos ennemis. Nous étions chevaliers, guerrières, mages et
enchanteresses, tous réunis dans le même but commun : Repousser les
innombrables attaques des hordes de nos ennemis venus s'emparer de nos
précieuses larmes dont l'union nous permettra de remporter la victoire finale
du royaume des Licornes.

Les cris de douleur de nos ennemis et les hauts faits d'arme de nos héros ont
trouvé écho sur toutes les plaines du Royaume des Licornes...Les seigneurs de
notre alliance ont stoppé les uns après les autres les assauts de nos
assaillants avec férocité en faisant appel à toute la puissance de leur magie
ou grâce à la dextérité de leurs épées. Aucun de nos précieux graals n'a été
souillé par l'âme impure de nos vils ennemis.

Les magnifiques batailles remportées par nos héros seront à jamais contées et
chantées pour l'éternité dans toutes les chaumières de ce royaume.
Félicitations à tous pour vos âpres batailles, votre ténacité, et votre
cohésion qui nous a permis de vaincre nos ennemis.
Cette victoire est la victoire de tous et bien entendu aussi celle de nos
trésoriers qui grâce à leurs financements ont permis à nos armées d'exister.

Vos exploits marqueront à jamais votre lignée dont l'hérédité méritée
rappellera la valeur de vos actes dans la future conquête des autres royaumes
du monde d'Asha.
Combattre à vos cotés dans cette guerre a été un honneur dont le souvenir se
perpétuera avec fierté.

Festoyez dans l'allégresse, la victoire finale est proche, le nom des Ronins
sera bientôt dans les annales d'Ashaan pour l'éternité. »





Des Hourras fusèrent dans la pièce et des poignées de mains
et des accolades furent données. Dame Morgane demanda alors le silence qui se
fit attendre tant la joie et la fierté était de mise mais Hagen manquait encore
dans la pièce. Un grommellement se fit entendre dans la pièce voisine. Morgane
fit alors signe à Crystania d’ouvrir la porte et annonça qu’un spectacle de
french cancan allait avoir lieu. Tous s’esclaffèrent en voyant paraître le
tenancier en costume de danseuse, puis le silence se fît et Morgane annonça que
les festivités pouvaient commencer. A peine était-il monté sur la table et
avait-il commencé ses galipettes qu’Hagen glissa sur une planche humide et
s’effondra sur la table. Un craquement se fît entendre et un hurlement de
douleur s’ensuivit : «


-OUAAAAAH ! Je vous avais prévenues, mes sabots m’empêchent
de m’adonner à ces galipettes.


-Oh ! Je suis désolée, s’écria Morgane, gênée. Je ne
pensais pas du tout que cela serait si compliqué.


-Comment pouvons-nous nous faire pardonner ? Ajouta
Crystania.


-Zut, clama Jali, le spectacle est annulé.


-C’est de la faute des filles si le spectacle est annulé, ce
sont elles qui vous l’ont promis, c’est donc à elles de monter sur scène afin
de vous divertir. Après tout, c’est vous qui m’avez appris à danser donc
vous pouvez très bien le faire.»





Alors que Wootsee venait aider son compagnon à descendre de
la table pour l’installer dans un coin, les deux jeunes filles furent fixées
par le reste de l’assemblée.


« -Alors ! On veut voir la démonstration de french
cancan comme promis, annonça Swingserge.


-Les filles, commença Hagen avec un léger sourire en coin,
c’est vous qui avez annoncé ce spectacle et de ce fait c’est à vous d’y
remédier.


-Ouais, nous on veut voir les danseuses, coupa Tieru. »





Les deux filles se regardèrent puis se résignèrent. Elles se
rendirent dans leur chambre afin de se changer. Quand elles reparurent, elles
étaient vêtues de jupes à froufrous et de maillots pailletés. Toute la salle
les fixa. Elles se hissèrent sur la table qui servait d’estrade et Tierus, qui
avait sortit de la cuisine ses casseroles, les avait retournées afin de s’en
servir comme d’une batterie. Ladypitt se dressa sur le bar avec un seau qui fit
office de caisse de résonnance afin de pouvoir chanter.





A peine eurent-elles entamé leurs sautillements, Hagen se
leva et commença à gigoter au son de la musique : « Merci Lady
de m’avoir averti de leurs manigances, ce spectacle est sensationnel, je
n’aurais raté cela pour rien au monde. »


Les danseuses s’arrêtèrent de bouger, se regardèrent un
instant puis fixèrent l’une Hagen et l’autre Ladypitt. Celle-ci se tût et Hagen
se figea. C’est alors que les filles se ruèrent sur Hagen et Lady, les traitant
de fourbes pour avoir simulé un accident. Lady eut beau hurler que c’était son
devoir que de tout dire à son patrons, les deux filles ne l’écoutaient plus, la
colère pouvait se lire sur leurs visages. Une course poursuite s’engagea entre
les tables et les spectateurs. Toute l’assemblée se mit à rire à l’unisson. Qui
pourrait croire en voyant cette scène que ceux qui jouaient au chat et à la
souris dans cette formidable ambiance étaient en fait de valeureux guerriers
qui venaient de côtoyer la mort quelques jours auparavant. La fête se prolongea
jusqu’au soleil levant. Si un inconnu se présentait dans l’auberge, il n’aurait
sans doute pas reconnu les personnes présentes, mais une chose est sûre, leur
nom résonnera encore longtemps dans les contrées de cette terre. Nul être en ce
monde ne pouvait ignorer leur nom, et leur amitié perdurera dans le temps.
Telle est l’histoire de cette troupe, l’incroyable confrérie des Ronins.





FIN